La June : une alternative humaine

La monnaie libre Ğ1 (June) est un moyen d’échange qui nous permet d’attribuer une valeur aux biens et services que nous échangeons. Mais d’où vient-elle ? Aujourd’hui, plus de 90 % de la monnaie en circulation est scripturale, c’est-à-dire créée par les banques sous forme de crédits. La monnaie fiduciaire (billets et pièces) ne représente qu’une infime partie et tend à disparaître, renforçant le contrôle des transactions par les banques et les États.

Les banques privées, qu’elles soient commerciales, nationales ou centrales, ont le privilège de créer la monnaie en accordant des crédits. Ce système repose sur une création monétaire ex nihilo, qui entraîne une inflation de la masse monétaire et un endettement perpétuel des citoyens. Cette dépendance à la dette est non seulement un fardeau pour les peuples, mais aussi un moteur d’exploitation des ressources, nourrissant une économie de croissance infinie incompatible avec les limites de la planète.

Face à ces dérives, la monnaie libre Ğ1 propose une approche radicalement différente. Basée sur les travaux de Stéphane Laborde et sa Théorie Relative de la Monnaie (TRM), elle a été mise en circulation en 2017. Son principe fondateur est le Dividende Universel (DU) : chaque jour, chaque membre reçoit une part égale de création monétaire, sans dette et sans spéculation.

Pourquoi un Dividende Universel ?

Dans la nature, les échanges se font sans évaluation de valeur fixe. La monnaie, elle, nous permet de donner une valeur aux choses que nous échangeons. Mais cette valeur ne devrait pas être contrôlée par des intérêts privés. La Ğ1 est créée en fonction du nombre d’humains, et répartie équitablement. Son Dividende Universel est recalculé tous les six mois, prenant en compte l’évolution de la masse monétaire et du nombre de membres, assurant une distribution équitable sur le long terme.

Une monnaie écologique et décentralisée

Contrairement aux cryptomonnaies énergivores comme le Bitcoin, la Ğ1 fonctionne sur une blockchain décentralisée et économe en ressources. Un simple ordinateur personnel ou un Raspberry Pi (4W/h) suffit pour participer au réseau. Il n’y a pas de gigantesques data centers centralisés, rendant cette monnaie plus écologique et résiliente.

Rejoindre la communauté Ğ1 : la toile de confiance

Pour éviter les abus et garantir que la monnaie est bien utilisée par des humains réels, la Ğ1 repose sur un système de certification appelé Toile de Confiance (TdC). Pour devenir membre et recevoir son DU, il faut être certifié par cinq membres existants. Cette approche favorise les échanges locaux et la coopération entre les utilisateurs.

Comment utiliser la monnaie libre Ğ1 ?

Utiliser la Ğ1 est simple et accessible à tous :

• Créer un compte sur l’application Cesium (disponible sur PC et mobile).
• Explorer les offres et services sur des plateformes comme gchange.fr (le Bon Coin de la Ğ1) ou airbnjune.org pour des hébergements.
• Participer aux Gmarchés, des événements où les échanges en Ğ1 sont facilités.
• S’informer et échanger sur le forum de la monnaie libre et sur infojune.

Il existe deux types de comptes :

Le portefeuille simple, pour stocker et échanger des Ğ1.
Le compte membre, qui permet de générer un DU quotidien en étant certifié.

Une monnaie libre et en accord avec les valeurs de la permaculture

La Ğ1 s’inscrit pleinement dans les valeurs que nous défendons à Ecovirage. En permaculture, nous cherchons à construire des systèmes résilients, solidaires et équitables, où l’économie est au service de l’humain et de la nature. La monnaie libre repose sur ces mêmes principes :

• Équité et partage : chaque membre reçoit une part égale de création monétaire, évitant les inégalités du système monétaire classique.
• Autonomie et résilience : décentralisée, elle ne dépend pas des banques et permet de créer une économie plus locale et solidaire.
• Soutien à une économie éthique : en favorisant l’échange de biens et services écologiques, elle encourage une consommation plus responsable.

À travers la Ğ1, nous avons l’opportunité de créer un réseau d’échanges plus humain, où la coopération prime sur la compétition, et où l’économie est repensée comme un outil au service du bien commun. Adopter cette monnaie, c’est participer à un changement profond, en cohérence avec notre engagement pour l’autonomie et la transition écologique.